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La Relectrice

Top 10 des erreurs que je corrige – Partie 1/2

Mon travail de relectrice-correctrice me vaut souvent d’avoir les yeux qui saignent, mais je ne juge pas (promis !). Au contraire, il m’arrive de louer l’ingéniosité de certains auteurs amateurs qui créent de splendides néologismes, revisitent l’orthographe à la mode phonétique, mélangent les expressions, personnalisent la syntaxe et rendent optionnelle la ponctuation. Si certaines fautes sont particulièrement originales, d’autres sont récurrentes et très probablement liées à la difficulté de la langue française. Voici mon top 10 des fautes et erreurs que je retrouve dans les récits que je corrige (mes exemples sont inventés pour respecter la confidentialité).


1. Utiliser le conditionnel au lieu du futur simple et vice versa


Exemple 1 : Dis-lui que je pourrais venir lundi prochain. J’apporterai de quoi manger.

Ici, le premier verbe souligné est du conditionnel, le second du futur simple. Or, les deux verbes devraient être au futur puisqu’il ne s’agit clairement pas d’une hypothèse, mais bien d’une affirmation qui porte sur l’avenir.


Exemple 2 : Si j’avais le choix entre la mer ou la montagne, je choisirai la première option. J’aurai tout le temps d’aller à la montagne plus tard.

Dans cet exemple, les deux verbes sont au futur simple. Or, le premier devrait être au conditionnel puisqu'il s'agit d'une hypothèse.


Pourquoi cette erreur ? Parce que seul un petit « s » marque la différence de temps. Cette erreur n’est pas commise avec les autres pronoms. En effet, la différence serait notable : tu serais/seras, il·elle aurait/aura, nous inventerions/inventerons, vous vivriez/vivrez, ils·elles danseraient/danseront. Pourtant, même avec la première personne du singulier, la différence sonore existe. On ne prononce pas « ais » et « ai » de la même façon. Il n’empêche qu’à l’écrit, on ne prend pas toujours le temps de dire le mot à haute voix. Ce qui en fait une erreur très classique.


2. « Avoir été » au lieu de « être allé »


Il est très courant de lire (et d’entendre) : « j’ai été me promener » ou « vous avez été au ciné ». Je dois vous avouer quelque chose (ne le répétez pas) : l’erreur est tellement courante et ancrée en nous qu’il m’arrive de la faire moi aussi (chuuuut !). Ça ne choque peut-être personne, mais c’est vraiment incorrect. En effet, le verbe « être » ne s’utilise pas pour exprimer un verbe de mouvement. En revanche, on l’utilise pour exprimer un verbe d’état.


Concrètement, cela signifie qu’on peut dire : « j’ai été malade », « tu as été déçu », « elle a été promue », etc. Pour exprimer un verbe de mouvement, on utilisera « aller » : « je suis allée me promener », « vous êtes allés au ciné », etc.


3. « Et bien » au lieu de « eh bien »


Le « eh » est une interjection. On écrit « eh bien » si on veut exprimer la surprise (eh bien, te voilà déjà !) ; l’acquiescement ou la résolution – remplace en quelque sorte le « d’accord » – (eh bien, allons-y alors !) ; pour interroger – on insiste – (bon, ça vient ? Eh bien ?)... De la même façon, on utilisera le « eh quoi » et le « eh oui ». Le « et » est quant à lui une conjonction de coordination, un mot de liaison. Il ne précède que rarement le mot « bien » et lui donne une autre signification. Ainsi : « Je l’ai fait, et bien fait ».


4. « C’est toi qui a » au lieu de « c’est toi qui as »


Un grand classique. Celui-ci nous vient du « qui », généralement associé à la troisième personne du singulier. En effet, si je dis « qui a fait ça ? », le « qui » s’accorde bien en genre et en nombre comme le « on ». Il s’agit ici d’un pronom interrogatif. Toutefois, si on l’utilise en tant que pronom relatif, il s’accorde en genre et en nombre avec l’antécédent. On dira ainsi : « c’est moi qui dois faire ça » (et pas « c’est moi qui doit ça »). En cas d’hésitation, utilisez le pluriel. En effet, on dira plus naturellement « c’est nous qui devons faire ça » (on ne dira pas « c’est nous qui doit faire ça »).


5. Autant vs aussi


Ce que je vois surtout, c’est l’utilisation de « autant » devant un adjectif. Je lis beaucoup de « il est autant timide que… », « elle est autant jolie que… ». C’est pourtant archifaux.


La règle est la suivante : on utilise autant devant un verbe et un nom commun et aussi devant un adjectif et un adverbe.


On écrira donc :

  • Il a autant de volonté qu’elle.

  • Cela ne m’a pas autant marqué que toi.

  • Nous sommes aussi raisonnables que vous.

  • Je dors aussi mal qu’avant.


Si vous aussi vous faisiez ces erreurs, vous n’avez désormais plus d’excuse.

Voici quelques exercices pour tester vos (nouvelles) connaissances.


Exercices: correct ou incorrect ?


a.      Ce n’est pas croyable d’être autant peureux !

b.      C’est encore toi qui a pris le dernier morceau de chocolat.

c.      Eh bien, je ne serais pas fier à ta place !

d.      Si j’avais plus de temps, j’irai voir mes grands-parents plus souvent.

e.      On dira ce qu’on voudra, mais ce n’est pas moi qui vois le mal partout.

f.        T’as été voir la dernière expo à Paris ?

g.       Elle a vraiment autant d’argent qu’on le prétend ?

h.      Et bien, voilà qui est fait !

i.        Je vous le dirais quand je le saurais.

j.        Elle est clairement autant gentille que sa sœur, même plus.


Réponses : a. incorrect ; b. incorrect ; c. correct ; d. incorrect ; e. correct ; f. incorrect ; g. correct ; h. incorrect ; incorrect ; incorrect.


Alors, quel est votre résultat ? Si vous estimez que mes explications ne sont pas suffisamment claires, n’hésitez pas à m'en demander d'autres : contact@larelectrice.fr


À bientôt pour la suite de ce top 10 des erreurs !

Ludivine

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